"Si un jour je perdais la foi, disait Piaf, je ne pourrais plus chanter." Chez "la Môme", foi et voix sont enlacées. Grâce à un miracle attribué à Thérèse de l'Enfant-Jésus, la petite Edith, 4 ans, guérit d'une grave maladie oculaire. Depuis, jusque dans son travail artistique, elle est mystérieusement liée à la sainte : "Ma petite robe de scène ? C'est comme le voile noir de sainte Thérèse."
Thérèse voulait être un oiseau, un piaf, transformé en aigle pour aller "vers le soleil d'Amour" ; Edith désirait célébrer l'amour "comme cent dix mille oiseaux avec la gorge en sang" (Léo Ferré).
Il y avait quelque chose de surnaturel dans son interprétation qui pénétrait le coeur des gens : Piaf semblait prier chaque fois qu'elle chantait. Dans ce saisissant portrait spirituel, Pierre Fesquet évoque la foi de la chanteuse en action : sauvant un prêtre du suicide, secourant les plus pauvres ou finançant des églises délabrées... Malgré ou plutôt à travers l'opacité de son existence, marquée par de nombreux drames, Piaf trouva, toujours, l'espérance de Dieu.